vendredi 1 juin 2012

Les latinistes émérites à Chartres

Mercredi 30 mai 2012, sur le coup des huit heures trente, les latinistes émérites et leurs amis, confortablement installés dans un car Dunois mené de main de maître par Guy, prirent la route Chartres.

Le magister André Lingois, une fois notre car sorti de l'agglomération de Cenabum, prit la parole pour nous rappeler les grandes étapes de cette journée puis il discourut savamment sur les Carnutes qui peuplaient l'actuelle capitale de l'Eure-et-Loir au temps de Jules César. Malgré les bruits du car qui gênent un peu l'écoute, vous pouvez retrouver :

10:15, arrivés à bon port, les visiteurs, d'un pas décidé, prennent la direction de  l'office du tourisme chartrain où nous devons rejoindre notre  guide. Après avoir contourné la Cathédrale, nous parvenons à la place de la Poissonnerie où est sise la maison du Saumon. D'emblée, notre oeil sagace nous permet de repérer un salmonidé sculpté qui justifie le nom de ce superbe édifice, connu aussi sous le nom de maison du Saumon et de la Truie-qui-file : notre guide nous en donne le pourquoi ci-dessous (avec un son très inégal) :



Ensuite nous ferons une aimable promenade autour de la cathédrale et dans la zone médiévale.


puis à partir du Musée des Beaux-arts nous descendrons de tertre en tertre par l'escalier, rejoignant l'Eure  toujours un œil sur la cathédrale. Nous faisons un arrêt devant l'église Saint-André, admirons  son porche, avant d'arriver au pont -croupion sur l'Eure que nous longerons. L'exubérante végétation nous met en joie. Avant de remonter la pente, nous nous planterons devant la noble façade de la maison des vieux Consuls, admirons l'escalier de la reine Berthe avant de retrouver la belle cathédrale, chère à Péguy non loin de laquelle se trouve le restaurant de l'Amphitryon où nos couverts nous attendent.

Au moment de prendre l'apéritif, André Lingois Lingois prend la parole : pour porter un toast, non ! pour faire son traditionnel discours de Magister, toujours... magistralement travaille et dix minutes plus tard, nous portons avec lui le toast traditionnel et festif qui nous ouvre l'appétit.  

mercredi 30 mai 2012

La bande des six à Lailloux

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Nos amis Jean-Claude et Françoise, Marie-Antoinette et Mauricette sont venus nous rejoindre pour quelques jours dans notre hâvre limousin.


Quelques notes sur nos visites :

  • à leur arrivée le 17 mai, nous faisons une balade dans les monts d'Ambazac. Pour commencer Grandmont et les traces de l'ordre monastique dissous avant la Révolution, puis nous suivons notre parcours traditionnel de découverte déjà décrit sur ce blog, avec en supplément la visite du cimetière de La Jonchère dans lequel se trouve un grand mausolée (celui de l'ingénieur Mignon ? ) et des tombes que je croyais mérovingiennes et seraient des tombes-tabatières du XIIIe siècle, il va falloir explorer le sujet (voir cette page d'un blog sur Saint Sulpice Laurière).
  • le lendemain nous allons à Limoges voir le Musée de Beaux-Arts dont la rénovation récente nous charme, l'étage des émaux est superbe… puis la visite de la cathédrale nous intéresse tous vivement. Repas dans un restaurant irlandais et courte visite à la gare des Bénédictins, la plus belle de France pour certains (pas pour Dali).
  • dernier jour pour nos amis en Limousin : nous nous rendons d'abord au Musée Rebeyroles à Eymoutiers, puis nous déjeunons au Moulin de l'enfant comme d'habitude. Retour par St Léonard de Noblat.
Ces quelques jours en commun furent très riches culturellement et plein d'échanges amicaux…
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lundi 2 avril 2012

29/3 : Leopold museum - Retour à Orléans

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Je vais seul ce matin au musée Leopold, situé dans le MuseumsQuartier. Il regroupe la plus importante des collections des œuvres d'Egon Schiele, ainsi que celles de Gustav Klimt (dont une exposition spéciale à l'occasion de l'année…) et donne à voir d'autres peintres comme Oscar Kokoschka, Koloman Moser, Richard Gersti, etc.


Il est interdit de photographier au musée Léopold. Pour que vous puissiez néanmoins parcourir les œuvres principales, je vous propose de suivre les liens suivants :
[Pour comprendre comment fonctionnent les pages obtenues grâce aux deux liens ci-dessus : déplacer le curseur de la souris sur les petites images, ensuite cliquer sur ces imagettes pour obtenir des images plus grandes]


Derniers desserts…

Dans l'après-midi, retour sans histoire à Orléans, via Roissy Charles de Gaulle.
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dimanche 1 avril 2012

28/3 - L’École d’équitation espagnole - Neue Burg (Musees Éphèse et des instruments anciens) - Chute - Belvédère - Café Central

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Départ peu fringant. Nous sommes à l’avant dernier jour de notre périple et nos pas ont perdu de leur élasticité. Face aux appartements de Sissi, dans la Hofburg, nous allons visiter l’École d’équitation espagnole
C’est un centre équestre qui dresse des étalons lipizzans (de Lipizza, près de Trieste) dont les évolutions se déroulent dans le manège d'hiver (Winterreitschule). 
Cet établissement est l’une des principales attractions touristiques de la capitale autrichienne, la queue des futurs spectateurs qui s’allonge en est la preuve. Un quart d’heure plus tard, nous pénétrons dans le manège : sept chevaux exécutent différentes figures isolément. Nous essayons de trouver une place, sans succès. Nous montons au premier étage. Enfin (mal) assis nous suivons les évolutions des couples centaures avec un certain intérêt mais nous nous lassons assez rapidement par manque de visibilité ; de plus les photos étant interdites, je suis rabroué par un cerbère, assez peu terrorisant, il faut le reconnaître.


Pour plus de précisions, je vous renvoie à l’article de Wikipédia qui me semble très instructif (instruction que j’aurai beaucoup de mal à mémoriser) et à une vidéo tournée avec mon iPhone :




Une présentation de l’École d’équitation espagnole (au format pdf, imprimable).

Nous continuons par la Neue Burg situé trois cents mètres plus loin. Ce nouveau palais a été achevé en 1914. Cinq ans plus tard, la dynastie des Halsbourg quittait le pouvoir. 

C’est de son balcon (aujourd’hui en rénovation) qu’Hitler prononça l’Anschluss de l’Autriche. Le lendemain il fut acclamé par 250 000 autrichiens…
Dans le Neue Burg, nous visitons trois musées imbriqués les uns dans les autres : 
  • Le musée d’Ephèse, nous permet d’admirer le « monument aux Parthes », relief le plus important de l’époque romaine en Asie mineure, et l’athlète d’Éphèse (copie romaine en bronze).







Dans l'après-midi nous nous rendrons au Belvédère, peu éloigné de notre hôtel. C’est le prince Eugène de Savoie (1663 - 1736), brillant général et grand amateur d’art, qui commanda à Johann Lukas von Hildebrandt le palais-jardin du Belvédère pour en faire sa résidence d’été, aux portes de la ville.



Il est composé de deux châteaux (le Belvédère inférieur et le Belvédère supérieur). Ce sont deux véritables réussites en matière d’architecture baroque.

Entre les deux châteaux s’étend un impressionnant jardin d’apparat en pente qui malheureusement est encore à l’état hivernal : seuls les bourgeons habillent les arbres, les fleurs sont rares, les bassins et les cascades ne sont pas alimentés en eau.



Nous nous contenterons de visiter le Belvédère supérieur qui présente une splendide façade ornée de multiples sculptures et décorations. À l'intérieur de l'édifice, se trouve une grande galerie de peintures autrichiennes des XIXe et XXe siècles.


Année Klimt oblige, une exposition est organisée sur le chef de file de la Sécession de Vienne avec, entre autres, deux fameux tableaux (appartenant au Belvédère) : Le Baiser (1907-08), huile sur toile recouverte de feuilles d'or, son plus célèbre tableau et Judith et Holopherne (1901), huile sur toile.





Notre dernier soir à Vienne, nous ramène au Café central, bel espace, élégant où nous avons nos habitudes (depuis hier). Il est situé dans le palais Ferstel. Ce soir nous y dînons, au son du piano-bar : foie de veau, purée, oignons (Geröstete Kalbsleber mit erdäpfelpüree, äpfeln und röstzwiebel) pour Marie-Hélène et escalope viennoise (Wiener Schnitzel) pour moi, ce fut extra… et complété par des pâtisseries, glace à la vanille pour MH et du chocolat (Mohr im hemd mit schlagobers) pour moi (miam-miam !). 

Demain soir nous serons à Paris…
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mardi 27 mars 2012

27/3 - Kunsthistorisches Museum - Café Central


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Journée consacrée au musée de l’histoire de l’art (Kunsthistorisches Museum). Un grand bâtiment créé au XIXe siècle afin d’accueillir les collections accumulées par les Habsbourg depuis plusieurs siècles. Nous ne nous sommes intéressés qu’aux galeries de peintures du premier étage ; le rez de chaussée est affecté aux Antiquités. 
Face à nous, en montant au premier étage nous remarquons une sculpture de Canova : Thésée luttant contre le centaure Biénor, pour une fois qu’il ne tue pas le Minotaure ! Très bon travail, lisse, froid, … du Canova, le centaure semble bien mal parti…

Le premier étage (ou étage principal) comprend deux espaces : à droite la galerie des peintures italiennes, espagnoles et françaises, à gauche, les peintures hollandaises, flamandes et allemandes. Entre les deux, au haut de l’escalier monumental, des échafaudages mènent à une plate-forme (à douze mètres au-dessus du sol) limitée à 25 personnes, ce qui permet de voir de très près les treize peintures majeures que Klimt réalisa pour les escaliers d'apparat du Kunsthistorisches Museum. Dans une grande salle proche, nous pouvons consulter les dessins préparatoires de ces œuvres.

Nous commençons par la droite : le Sud. En premier lieu, les italiens du XVIe, parmi lesquels nous repérons rapidement trois Caravage : David et Goliath, The Coronation with Thorns (le couronnement d’épines) et la Madone du rosaire. Pause recueillie. 


Nous rencontrerons beaucoup de merveilles dont :

  • Les Menimes de Velasquez : quatre portraits de l'infante Marguerite-Thérèse entre trois et neuf ans. La robe de velours bleu aux larges paniers portée par l’infante figée dans une pose majestueuse est d’un superbe effet. 
  • Un Poussin sur le destruction de Jérusalem nous convainc peu… une foule de personnages occupe tout l’espace sans échappée sur un paysage.
  • Nous sommes surpris par une représentation en buste de la Sibylle de Cumes par un certain Bacchiacca. L’étrangeté du visage curieusement coiffé, les seins gonflés sous le voile transparent séduisent l’amateur. 
  • Nous avons retrouvé quatre beaux tableaux d’Arcimboldo, représentatifs des quatre saison. À regarder avec un sourire amusé ! 
  • Pour Yasmin, j’ai photographié une belle Salomé d’Andrea Solario portant la tête coupée de Jean-Baptiste : l’un des thèmes bibliques souvent représenté dans la peinture occidentale que je ne manque pas d’apprécier. 
  • Nous sommes saisis par perfection formelle de la Madonne de Meadow peinte par Raphael (construction pyramidale et sfumato, gravité douce du visage de la Vierge adorable en mère attentive et rêveuse) : La Madone à la prairie (en italien : Madonna del Prato ou encore Madonna del Belvedere)
  • Mon épouse contemplant Marie avec enfants et quatre saints du Perugin.
  • Je passe sur Lotto, Parmiggianino, Corrège et Giorgione, nous y reviendrons dans le diaporama.
  • L’admirable St Sebastien de Mantegna, mille fois vu en reproductions est superbe.
  • etc.


En poussant une porte nous "tombons" sur l'exposition temporaire des dessins préparatoires de Klimt. Malheureusement les textes nombreux, et sans doute, très intéressants qui présentent les épreuves sont exclusivement en allemand. Nous montons sur l'échafaudage à partir duquel les treize peintures de Klimt sont visibles. Nous en connaissons déjà certaines, car les murs de Vienne en regorgent. Ces œuvres permettent de voir à la fois l’enracinement dans l’histoire de l’art de Gustav Klimt  et sa profonde modernité. 


L'art du nord commence (bien) avec de nombreux tableaux de Durer (l'empereur Maximilien Ier). Les collections impériales dont ils sont issus montrent l'intérêt que les empereurs portaient au peintre allemand. Malheureusement alors que nous nous dirigeons vers la salle suivante, celle-ci nous est interdite, des restaurateurs s'affairent, adieu donc à la Tour de Babel, aux Chasseurs dans la Neige, à la Noce Paysanne, etc. de Pieter Brueghel l'Ancien (un tiers de ses œuvres est au Kunsthistorisches Museum).


Nous admirerons aussi des Jan van Eyck, des Rubens, des Rembrandt, des Van Dyck… et nous manquerons, hélas, l'Art de la peinture de Johannes Vermeer.




Nous avons beaucoup apprécié les toiles de Lucas Cranach l'ancien, particulièrement Les Princesses de Saxe, Sibylle, Emilia et Sidonie, le teint laiteux de ces trois grâces parées de bijoux, leurs chapeaux pommelés et leurs atours élégant… Nous contemplons avec ferveur les silhouettes  étirées et longilignes de nos ancêtres Adam et Éve…






La peinture ancienne du Nord est illustrée par Memling, Rogier van der Weyden et l'énigmatique portrait du bouffon Gonella de la cour de Mantoue, peint par Jean Fouquet.




Viennoiserie bienvenue dans le café du musée installé sous la  coupole aussi lumineuse que luxueuse.


Ensuite nous allons vers la Hofburg dans l'intention de visiter l'École d'équitation espagnole, mais les chevaux ne sont visibles que le matin ! Nous tâcherons de revenir demain…


Nous faisons demi tour, traversons à nouveau la place de Marie-Thérèse où se trouve le Kunsthistorisches Museum et nous nous dirigeons vers le Léopold Museum situé dans le MuseumsQuartier Wien, l'un des plus grands complexes culturels du monde. Nous aimerions découvrir les toiles de Schiele, Klim et leurs amis du Jugendstil viennois. 



Comme d'habitude, j'ai l'œil rivé dans dans le viseur de mon Nikon afin de trouver le meilleur angle pour photographier Marie-Thérèse et ses écuyers, quand j trébuche dans un trou. Je prends un "gadin" qui couronne mon genou, sans déchirer mon pantalon ! admirez l'exploit (contrairement à André Lingois à Ostie, il faut savoir tomber…). Nous entrons dans une pharmacie, je reçois les premiers soins. Fin d'après-midi morose…


J'en profite pour découvrir la dernière innovation de Google :
Google Art Project,
dont une des collections concerne le Kunsthistorisches Museum
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lundi 26 mars 2012

26/3 - Schönbrunn - Café Sacher - Église des Capucins - Ballet à l’Opéra.

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Ce matin, nous quittons le centre ville (le ring) pour Schönbrunn, l’ancienne résidence d’été des Halsbourg, situé à six stations de métro de la nôtre (Kalsplatz, au sud du ring). 

Le Ring (en allemand Wiener Ringstraße) est un boulevard annulaire1 qui encercle le centre–ville historique de Vienne (Innere Stadt). Il est bordé d'importants monuments de l'ancienne capitale impériale autrichienne et délimite le premier arrondissement. Aujourd'hui, le Ring est un des plus beaux boulevards de la capitale autrichienne [Chapo de l’article : ring, sur Wikipédia].


C’est beaucoup plus près que Versailles et de toute façon, ce n’est pas Versailles, ni en taille, tant pour le château en lui-même que pour le parc, néanmoins, nous avons beaucoup apprécié l’intérieur de la vaste demeure. Schönbrunn ou Belle Fontaine, était la résidence d’été de l’empereur d’Autriche à partir du XVIIe siècle, celle d’hiver étant le château Hofburg à Vienne, intra muros. 

En sortant du métro, trajet piéton de 3-400 m obligatoire, ensuite, nous entrons dans la cour du Château. Après avoir pris les billets, munis chacun de notre audioguide, nous commençons le parcours des quarante stations proposées par le “grand tour”. Habituellement nous n’apprécions guère les audioguides mais à Vienne nous les avons utilisés avec plaisir et ce, à trois reprises : à la Hofburg, à la Cathédrale et à Schönbrunn. Force est de constater que ces produits audios sont bien faits quant au débit et l’expression de la traductrice (en effet ce sont des femmes qui parlent en français ). La durée des séquences est assez courte, toujours moins de trois minutes. Ce dispositif permet d’avancer à son rythme et de “zapper” ce qui ne nous paraît pas essentiel ; bien sûr le recours à notre guide personnel permet d’approfondir une question .



Quelques heures après cette visite, que nous en reste-il ? un patchwork de belle pièces splendidement ornées du moindre recoin à la grande galerie, tout un monde de luxe et d’apparat que nous regardons avec recul et plaisir ; le travail des artisans et des artistes mobilisés pour la confection de ces merveilles laissent toujours pantois et admiratifs ! 

Arrêt sur deux points d’orgue : le salon Vieux-Laque que l’archiduchesse Marie-Thérèse (1717-1780) fit aménager après le décès de son très cher époux François de Lorraine, mort subitement en 1765. Des panneaux de laque noire, importés de Pékin, ont été insérés dans des boiseries en noyer et entourés de cadres dorés. La grande galerie (40 x 10 m) paradis de lumière, de stucs or sur fond blanc, de fresques au plafond et de glaces étincelantes, ne pouvait nous laisser “de marbre“. Nous n’avons pas pu admirer “le salon bleu chinois“ en cours de restauration et je prends plaisir à regarder les habiles restaurateurs dans leur tâche de réfection.


Une présentation très complète (podcasts et lectures) des appartements impériaux est accessible par ici.



Nous visitons ensuite le parc du château. Les feuillus  d’Europe centrale n'ont pas encore de feuilles, en cette fin du mois de mars. Ainsi presque toutes les activités du parc sont en hibernation : pas d'eau à la fontaine de Neptune, le labyrinte défeuillé est fermé, son mystère évaporé. Seule la Gloriette, arcade néoclassique couronnant la colline à l'arrière du château, est accueillante avec son bar et sa terrasse que les touristes remplissent en cette belle journée de printemps. Agréable promenade dans ces jardins dus au talent du paysagiste français, Jean Trehet.





Retour vers le Ring en direction de l’église des Capucins. Sur le chemin nous croisons l’Hôtel Sacher, le standing “maximum“ en fait d’hébergement de luxe.
Le Café Sacher fait partie du bel ensemble ; comme de nombreux touristes, nous ne nous privons pas de déguster les fameux sacher-torte, mondialement connus : il s’agit d’un gâteau constitué de deux couches de pâte au chocolat bien aérées et juste ce qu’il faut de moelleux dans la texture avec une fine couche de confiture d'abricots ; l’ensemble est nappé d'un glaçage de chocolat noir. Le tout  accompagné d’une belle et grosse cuillerée de crème chantilly. Notre verdict : c’est excellent, il mérite bien sa renommée ! Le prix demandé pour goûter un tel mets dans un pareil endroit reste raisonnable : 4,90 €

Clin d’œil à Gérard : maintenant les hommes sans cravate peuvent pénétrer dans ce café réputé…” tout fout le camp, mon bon Monsieur “ 



Un peu au Nord de la ville, nous rejoignons l’église des Capucins, sous laquelle s’étend la crypte impériale fondée par l’empereur Matthias en 1618. Les sépultures de la Maison des Habsbourg y sont placées en bon ordre chronologique depuis cette date. On y voit de nombreux cercueils en métal pesant, lourdement chargés de décorations funèbres : les têtes de morts couronnées ou non ainsi que les crucifix, les figures épolrées abondent et s’il faut mettre en exergue, l’un d’entre eux, nous notons la tombe monumentale de l’impératrice Marie-Thérèse placée dans une crypte de malheureusement en réfection… N’oublions pas la crypte aux tombeaux de François-Joseph Ier, empereur d'Autriche et roi de Hongrie (18 août 1830 – 21 novembre 1916), la tombe impériale est entourée de celle de sa femme Élisabeth, assassinée par un anarchiste italien (Sissi) et celle de son fils Rodolph,  suicidé à Mayerling (quel rôle y joua son amante Marie Vetsera ?). Nous plongeons en pleine tragédie familiale. 



Nous avalons ”prestissimo“ un repas rapide au “Bell’Amore“, restaurant italien situé à 50 m de notre hôtel, dont nous apprécions la bonne cuisine. Il fallut manger vite parce que Anna Karenina… le ballet la concernant… commence à 20 h au Weiner Staatsoper, l’Opéra viennois.



Nous commençons à nous habituer à cette abondance de stucs or sur fond blanc typiques des monuments viennois. l’Opéra ne fait pas exception à la règle : c’est un majestueux édifice terminé en 1869 où peuvent prendre place 1 700 personnes. Le spectacle commence à l’heure dite : 20 heures précises, pas de quart heure toulousain ou orléanais, la précision germanique nous surprend toujours. Trois danseurs étoiles et un corps de ballet de 24 danseurs ont déployé leur talent pendant les deux actes d’Anna Karenine. D'excellents artistes offraient leurs évolutions sur une belle musique à base de morceaux connus de Thaicski. La mise en scène m’a paru peu inventive mais la danseuse étoile nous a tenus sous le charme de sa merveilleuse technique chorégraphique et sa grâce exquise.
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25/3 - Stephansdom - Musikverein


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Départ en tempo mineur ce matin, après avoir enfilé ma chaussure, une forte douleur m’oblige à boiter bas : ciel mon ampoule ! Je me traîne vers la salle à manger de l’hôtel afin d’ingérer un abondant petit déjeuner : œufs - bacon, puis jambon - fromage, puis tartines beurrées et confiture, puis fruits, accompagnés de jus d’orange, d’Earl Grey et pour aérer le tout d’une tasse de café. Enfin la fée Corinne, la belge prononce le mot sparadrap et m’en tend deux morceaux. Une fois mon ampoule équipée du précieux autocollant, je renfile ma chaussure et miracle, je suis prêt à galoper du pas alerte du retraité, tout va bien ! en route !

Nous sautons dans le tramway N°1 qui ne s’arrête pas où nous le souhaitons, il nous faudra emprunter deux lignes de métro pour arriver à Stephansdom, la cathédrale de Vienne au cœur du quartier médiéval, furieusement relooké baroque.

Construite sur une base romane dont il ne reste que quelques éléments en façade, la nef et le chœur sont de style gothique et la décoration résolument baroque. On remarque immédiatement l’éclat coloré du toit aux ardoises vernissées qui dessinent des formes géométriques du plus bel effet. Vers le chevet, un très grand aigle à deux têtes déploie ses ailes majestueuses (symbole de l'Empire autrichien). La flèche d’un magnifique élan, s’élève à 137 mètres au-dessus de nos têtes. 

L’intérieur majestueux baigne dans une belle lumière chaude. Pour mieux apprécier l’histoire de ce splendide édifice, nous nous armons d’écouteurs et commençons une visite passionnante en 12 points d’explications lumineuses. Quel plaisir de retrouver la langue française ! 
Je m’arrête devant une belle chaire de pierre finement sculptée de multiples rinceaux, de personnages nobles ou pittoresques. De petits animaux monstrueux rampent le long de la balustrade qui mène à la chaire du prédicateur, prêts à le dévorer ! si un bon chien ( forcément fidèle) n’était dressé en vigie pour arrêter les esprits mauvais qui pourraient entacher la sainte Parole… C’est d’un humour naïf et délicieux. Sous la chaire, sculptée en pleine lumière, apparaît la belle tête chevelue de Pilgram, l’un des architectes de la cathédrale. 
Une curiosité marmoréenne de belles dimensions représente le tombeau de Frédérique III . 
Un véritable chef-d’œuvre arrête ma flânerie instructive : je fais une longue posel devant un grand retable de panneaux peints de 72 saints qui entourent le maître-autel. Les personnages ressortent sur fond or.

Nous prenons notre collation sucrée de la mi-journée chez Haas & Haas, un salon de thé, plein de charme dans une courette au chevet de la cathédrale.

Nous parcourons les ruelles vers la Musikverein [une salle de concert réputée pour son acoustique et considérée comme l'une des trois plus belles salles du monde avec le Symphony Hall de Boston et le Concertgebouw d'Amsterdam (Wikipedia)] où nous attend un concert Beethoven. Nous récupérons sans problème les places négociées par Yasmin depuis Orléans puis nous pénétrons dans la grande salle dorée, celle où est donné le traditionnel concert du nouvel an à la télévision ! (merci Yasmin) C'est une vraie merveille esthétique où trouvent leur juste place les splendides ornements dorés disposés en ordre harmonieux, sans outrance ni surcharge ! Impression d’équilibre. Le beau plafond à caissons peints est tout à la gloire d’Apollon et des neufs muses desquels nous sommes proches et qui nous accompagneront pendant l’exécution des œuvres de Beethoven dont le concerto pour piano magistralement interprété par Christian Zacharias. Moment de plaisir aphrodisiaque au paradis des Muses qui me plongent en pleine rêverie. 
 (diaporama à suivre une fois rentrés à Orléans).

C’est l’un des orchestres viennois, le Tonkünstler-Orchester Niederösterreich sous la direction de Christian Zacharias qui donnera trois pièces de Ludwig van Beethoven :

  • L’ouverture, extrait des Créatures de Prométhée
  • Le concerto pour piano n° 1 en ut majeur, op. 15, (concerto pour piano et orchestre)
  • La Symphonie n° 4 en Si bémol majeur, opus 60

Superbe interprétation, acoustique exceptionnelle. “On reviendra dès que l’on pourra…” leitmotiv scandé par Claude qui, comme les chats, voudrait avoir plusieurs vies ! 




En sortant de ce magnifique édifice, nous remarquons des statues de quatre artistes (Leonard de Vinci, Le Titien, Bramante, Vélasquez) elles appartiennent à un bâtiment en rénovation, sur la bâche fixée sur la façade, un dessin avec un nom : Künstlerhaus, il s'agit d'un bâtiment destiné aux expositions, situé sur le boulevard Ringstraße. 




Le Künstlerhaus fut construit entre 1865 et 1868 par la Société Autrichienne d'Arts Plastiques et depuis, il sert de centre d'expositions à la peinture, la sculpture, l'architecture et aux arts appliqués. Dès 1897, quelques artistes modernes se séparèrent du Künstlerhaus et fondèrent la Secession de Vienne.
Depuis 1947, le Künstlerhaus abrite également un cinéma qui accueille entre autres tous les ans le festival du film Viennale.


Le soir, nous dînons au café Muséum conçu par Adolf Loos en 1899, il vient d’être restauré selon les plans de cet architecte. Très agréable décor, notre repas ne fut malheureusement pas à la hauteur de celui d’hier. À retenir pour le chic du décor et la gentillesse de l’accueil.
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dimanche 25 mars 2012

24/3 - Vienne : La Sécession - Wien Museum Karlsplatz - Ring Tram


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Le bâtiment de l’Opéra (Staatoper) est près de notre hôtel. Ce matin nous cherchons des renseignements concernant les spectacles musicaux. Rapidement, nous sommes détenteurs de deux billets pour le ballet, Anna Karenine, sur une musique de Tchaïkovski. Nous progressons dans l’échelle musicale qui nous mène de l’opérette autrichienne, Straussienne II , à Tchaïckoski... “l’âme russe“ dans ses tourbillons existentiels. 

Le Pavillon de la Sécession est à proximité du Staatoper. Son chapeau doré ajouré le rend immédiatement adorable… il est surnommé le “chou doré”. Il permit aux hommes du Jugendstil de culbuter les conformismes et reste aujourd’hui un lieu d’accueil pour l’art contemporain. C’est dans ce beau bâtiment blanc souligné par des dorures (décorations et inscriptions, dont la devise, au-dessus de l'entrée : « À chaque âge son art, à chaque art sa liberté » (en allemand : Der Zeit ihre Kunst. Der Kunst ihre Freiheit)) que nous pouvons coller notre œil sur la Frise Beethoven de Gustav Klimt grâce à une plate-forme qui nous hisse à son niveau et nous permet de voir de très près cette œuvre majeure. Couleurs capiteuses, lignes ondoyantes, visages -fleurs aux yeux fiévreux, corps souffrants, corps fervents, tous fêtent et recréent cette Neuvième Symphonie, aspiration au bonheur dans un au-delà idéal (interprétée, à l’époque par Richard Wagner). Quelques compléments : en images et une analyse.

Nous continuons de commémorer le 150e anniversaire de la naissance de Klimt au Wien Museum de Karlsplatz qui présente l’histoire de Vienne du néolithique à la guerre de 14. Au 2e étage nous pouvons savourer la délicatesse exquise de trois portraits féminins peints par Gustav Klimt . S’ajoute à notre plaisir, la contemplation des toiles d’Egon Schiele : son style acéré, expressif, élégant et cruel à la fois nous plonge dans le ravissement du ciel de l’Art ! 
Dans ce musée historique, le tournant du XXe siècle est particulièrement mis en valeur. Nous découvrons le style Biedemeier dans le mobilier typique du confort bourgeois des nouvelles classes dirigeantes.
C’est une autre émotion qui nous saisit quand nous retrouvons l’époque gothique autrichienne : ses statues de bois aux beaux drapés, cette allure altière et réservée des hommes et des femmes sculptés ; comme vivants dans cette vibration des formes qui les anime à laquelle s’ajoute la lumière qui s’irise en mille nuances dans les vitraux historiés. 
Un bien bel atrium spacieux pourvu d’un bar nous offre un moment de détente agrémenté d’une collation : ah! les pâtisseries viennoises ! Quelle belle lumière !

Nous repartons pour de “ folles “ aventures mais comme je porte de nouvelles chaussures, chose interdite à un touriste conséquent, j’ajoute à l’éclairage ambiant une ampoule qui freine notablement notre folle cadence.

Nous découvrons le Vienna Ring Tram : un tour du ring en tramway avec des écouteurs dans les oreilles qui nous parlent des principaux monuments rencontrés. La ville me paraît plus belle vue d’un piédestal sur fonds de musique mozartienne. 

Retour par la Schwarzenbergplatz où le murmure d’une formidable fontaine, l’Hochstrahlbrunnen, accompagne l’enveloppant monument commémorant la libération de Vienne par l’armée rouge. Sur cette place, nous remarquons d’un côté, l’Arnold Scönberg Center et de l’autre la séduisante ambassade de France, de style “art nouveau“. 

Enfin, le soir nous voici attablés dans un restaurant typiquement autrichien, Le GaBhaus (avec un beta à la place du B, qui si j’ai bien compris se prononce comme 2s ou st), ce terme doit signifier : auberge. J’ai dégusté une sorte d’entrecôte bordelaise (Traditioneller Wiener Zwiebelrostbroten mit…) délicieuse, alors que mon épouse se régalait d’un succulent râble de lapin ((Kaninchenfilet im Beinschinken-Blätterteig…), les desserts (fondant au chocolat et sorbet amélioré grâce à des fruits) furent aussi fort appréciés de nos palais. 

Buona notte ! 
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